Peur du nucléaire |
Un accident nucléaire, quel qu'il soit, n'est jamais mineur à cause des conséquences qui en découlent en cas de scénario catastrophe. Face à de telles situations, quelle est notre réaction? Curieusement, très vite le tourbillon médiatique nous emporte loin de la compassion pour les sinistrés de cet accident, et loin de l'évaluation réelle du risque qui nous concerne. |
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L'accident, ou plutôt les accidents à Fukushima Daiichi ont gommé les incidents sur les autres installations nucléaires qui ont suivi les séismes de Nanto-Tohoku depuis le 11 mars 2011. Pour tous les réacteurs incriminés, la situation a été plus ou moins rapidement contrôlée, ou est passée à un état stationnaire qui écarte le risque de catastrophe totale. |
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Cependant il faut bien comprendre que plus le temps passe et plus la proportion de neutrons actifs diminue, et donc plus le risque s'éloigne. A l'inverse, cesser complètement le refroidissement conduirait inexorablement à un échauffement progressif et pourrait ramener, après une durée qui dépend de l'état d'activité initial, à une situation critique. C'est cette durée qui est depuis le début de l'incident à prendre en compte pour une évaluation du risque. |
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On voit ainsi que sur des situations de catastrophe, le risque réel ne peut s'appréhender qu'en considération de données objectives et non subjectives. Avec cette expérience, on comprend aussi la réticence des spécialistes et de TEPCO à provoquer un noyage massif du réacteur. Pour l'instant, ils ont évité le pire et dans une situation complexe et très difficile, ils ne semblent pas avoir pris de décisions aggravantes, mais bien des choix de sauvegarde. |
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Il est évident qu'il y a eu, et pas seulement en France, des informations incomplètes, parfois erronnées, et de nombreuses désinformations. L'assimilation à Tchernobyl qui a pu être faite, directement, ou indirectement, témoigne d'une méconnaissance du sujet ou de volonté de désinformation. Nous aurions attendu plus d'informations avec des explications didactiques pour le grand public, montrant les vrais risques encourus, autant proche de la centrale, qu'en France. Au lieu de cela, nous avons été baigné de catastrophisme. |
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La peur
du nucléaire, c'est comme la peur du noir, ou la peur de
l'avion, etc... L' expression bien populaire "la peur
n'écarte pas le danger", est, hélas, trop souvent
vérifiée. La peur fait parfois croire à un
danger qui n'existe pas. Une information correcte et suffisante
aurait évité que quelques français se précipitent
pour acheter et prendre des cachets d'iode. |
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Comme tout le monde, j'ai craint, et je continue de craindre les conséquences pour les japonais les plus concernés par l'accident de Fukushima Daiichi. On peut dire aussi qu'avec trois réacteurs, plus les piscines, le risque est d'autant multiplié.
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Ensuite,
il y a l'appréhension que l'on peut avoir en passant sur
une passerelle au dessus du vide, à rouler à vélo
en ville, à faire du ski; il y a la crainte à prendre
l'avion, à habiter à moins de 30km d'une centrale
nucléaire comme c'est mon cas. Je comprends que des personnes
puissent avoir l'une ou l'autre de ces peurs et non pas une simple
appréhension. L'imagination dans notre esprit joue un très
grand rôle. On joue avec la peur dans un film d'horreur, et
pourtant nous savons que c'est une illusion. |
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C'est pourquoi je suis opposé au catastrophisme que nous avons subi ces dernières semaines, avec des formules inadaptées et des contenus erronés. Ce n'est pas une fiction ou un jeu! Le plus surprenant est que des instances du nucléaire aient suivi cet élan. C'est l'effet anti-nuage. Comment s'y retrouver? |
Si je devais avoir peur du nucléaire, je démènagerais illico, car je ne conçois pas que l'on puisse vivre avec cette peur permanente. |
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Ensuite, il reste la crainte d'un incident ou d'un accident nucléaire où qu'il soit. Je ne crois pas que la réponse à cette crainte soit le fatalisme, ou l'angélisme, ou le déni, ou la peur. |