QU'EST-CE
QUE C'EST?
C'est une petite console sculptée
placée sous un larmier de toit ou sous une corniche pour
les soutenir. |
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Le terme modillon désigne
en fait exclusivement les consoles avec décor
en pierre sculptée.
Cela n'existe réellement
que sur les églises romanes, et toutes n'en
ont pas.
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QUE VOIT-ON?
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Une très grande diversité
de décors dont la majorité n'a rien de réellement
religieux.
Les plus courants sont des visages
appelés masques, des scènes, des animaux,
des ornements, des motifs architecturaux et géométriques.
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QUE REPRÉSENTENT-ILS?
Parfois c'est évident, souvent c'est
difficile à trouver. Il y a l'éloignement, l'érosion,
les détériorations, les lichens, notre méconnaissance
des symboles imagés médiévaux.
Deux phases sont incontournables: en premier
reconnaître ce qui est observé, puis, l'interpréter. |
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A cause de l'éloignement,
des dommages et de l'aspect de la surface, la forme et les
détails ne sont pas tous discernables. Il y a l'effet
de contre-jour selon la localisation du modillon et la position
du soleil.
Au Moyen-Age, du XIème au
XIIIème siècles, l'image n'était pas
conçue pour une représentation de la réalité
mais correspondait à une représentation
symbolique.
Puis les siècles suivants
se sont orientés vers la recherche de la copie conforme
de la nature et les codes visuels médiévaux
ont été délaissés puis oubliés.
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OBSERVATION
L'observation à l'oeil nu étant
insuffisante, une paire de jumelles est bien utile, grossissement
6 à 8 pour les modillons des parties basses, et grossissement
10 à 12 pour les clochers.
La pierre étant très
monochrome et lecture de la surface polluée par l'aspect,
l'éclairage et les végétations, les
formes réelles sont difficiles à appréhender.
Cependant ce n'est pas suffisant, la photographie
en hauteur et la stéréoscopie sont
deux techniques adaptées à une observation améliorée.
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En photographie à partir
du sol, un téléobjectif assez puissant permet
d'avoir une vision agrandie du modillon. Cela a l'inconvénient
d'aplatir le relief.
La photographie à la perche,
à distance rapprochée, juste en dessous ou
en face du modillon, produit des perspectives intéressantes.
Par la vision du relief la stéréoscopie
ajoute la profondeur et la clarté et fait oublier
les variations en surface. La lisibilité des images
est très forte.
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REPÉRAGE
Avec l'observation, il faut être capable
de retrouver un modillon déjà observé,
par soi-même ou par d'autres.
Le repérage comporte deux
informations:
- la partie de l'édifice
où se situe la série de modillons,
- la place du modillon dans
cette série.
La partie de l'édifice,
ou sous-ensemble architectural, est désignée
par une ou deux lettres.
La place dans la série est
donnée par deux chiffres. La numérotation
se fait en comptant les modillons de la gauche vers la droite.
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Les sous-ensembles architecturaux
sont désignés
pa une lettre :
A l'abside
ou le chevet H
le choeur
T le
transept P
la chapelle
N la nef C
le clocher B le
bas-côté.
Il est également
nécessaire de distinguer de quel côté
de l'édifice se trouve le modillon, ce qui est fait
en indiquant les faces nord, est, sud et ouest par les lettres
N, E, S, W.
Ainsi NS06 désigne le 6ème
modillon sur la nef sud.
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INTERPRÉTATION
Après l'oubli de la symbolique visuelle
médiévale il y a eu durant plusieurs siècles
une incompréhension et un mépris culturel pour
la sculpture "primitive" des modillons.
Ce ne sont la plupart du temps que des représentations
symboliques de concepts et une représentation réduite
dans l'espace, concise, rapide et économe dans son tracé,
de personnes, d'animaux, d'activités, etc.
Ce qui a forcément porté
à l'exagération et à la caricature,
deux formes d'expression usuelles de nos jours.
Ce charme primitif , garguantesque,
et libre dans son expression est finalement proche de nous.
En chercher et retrouver les clés
tout en admirant ces oeuvres est forcément passionnant.
L'art des modillons est naturel,
naturaliste, plein de poésie, de bon sens, de réalisme
et de tolérance.
Le plus remarquable est la créativité
des sculpteurs et la diversité des sujets traités.
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Les symboliques visuelles du Moyen-Age sont
peu à peu tombées dans l'oubli au fil des siècles.
Il n'y a quasiment pas de textes sur ce sujet.
Nous manquons donc cruellement de clés
pour interpréter ce que représentent les modillons.
De plus, des esprits pharisiens et ignorants de la culture médiévale
ont mal interprétés les modillons, n'y voyant
que monstruosités, diableries et obscénités.
Notre époque baigne dans le visuel,
les symboles graphiques, les dessins de BD, l'exotisme, la fiction,
les suggestions publicitaires, la sensualité, l'érotisme,
et surtout, le sens de la caricature.
Tout cela est un atout pour une relecture
et une redécouverte sans préjugés de l'art
médiéval des modillons.
Plus d'information dans cette conférence modillons présentée
aux membres de l'AVET en novembre 2015 |