RÈGLES  DE  RESTITUTION
Restituer une paire d'images stéréoscopiques pour en permettre le visionnage dans de bonnes conditions pour la personne nécessite de respecter quelques règles simples, qu'elle que soit la technique utilisée.
 
 
 Il faut toujours garder à l'esprit que toutes les façons de restituer une paire d'images stéréoscopiques sont sous une forme ou une autre une contrainte pour l'observateur ou le spectateur.
 
LE CADRE ET LA FENÊTRE
Les images sont reproduites virtuelllement dans un cadre réel des bords de l'image sur lequel se superpose un cadre virtuel qu'il est d'usage d'appeler fenêtre.
En effet, pour des raisons optiques, les plans de l'image se succèdent virtuellement en profondeur pour restituer le relief, et nous les voyons comme un paysage par une fenêtre. Les plans peuvent se former aussi en avant de la fenêtre pour certaines conditions de géométrie optique.
Le placement de la fenêtre est primordial en projection. De sa position dépend le comfort de visionnage.
 
 
RÈGLE DU CADRE
Le cadre est neutre.
Les bords externes de l'image qui entourent la fenêtre ne doivent pas nuire à la reconstitution. Ils doivent donc être plutôt sombres, de teinte uniforme, et ne pas comporter de source de lumière, ou de tout ce qui pourrait accrocher le regard.
RÈGLE DE LA FENÊTRE
La fenêtre est placée légèrement en avant de l'écran
La fenêtre dépend de l'image 3D et du système de restitution.
 
LE REGARD DE L'OBSERVATEUR
L'observateur doit placer la ligne de ses yeux parallèlement au bords supérieurs et inférieurs de l'image. Ce sera plus facile pour lui si les images sont parfaitement horizontales. Il doit aussi placer la tête de façon telle que sa ligne des yeux soit elle aussi horizontale. C'est une difficulté pour les enfants à suivre une projection d'images en 3D car beaucoup ont la propension à regarder habituellement la tête inclinée.
 

 

RÈGLE D'HORIZONTALITÉ
Les images doivent être horizontales, et au même niveau.
L'observateur doit lui aussi avoir sa ligne des yeux horizontale.
 
Pour caler sa vision stéréoscopique l'observateur balancera doucement la tête d'un côté à l'autre pour trouver la bonne position. Ce judicieux conseil est souvent ignoré.
LA CONVERGENCE
La convergence est parfois voulue, par exemple dans la restitution en vision croisée. Elle est indésirable en vision parallèle. Elle doit être maîtrisée en projection.
La diversité des systèmes de restitution ne permet pas de définir une règle générale.
 
 
RÈGLE DE CONVERGENCE
Tenir compte du type de restitution et aussi de la distance d'observation du spectateur.
La convergence produisant de la parallaxe, la finalité sera le respect de la règle de parallaxe.
La PARALLAXE
La parallaxe des images est l'écart de position que prennent les points homologues d'une image par rapport à l'autre. Certains sont plus remarquables, par exemple la pointe d'un clocher, l'intersection de deux lignes, etc. Les points sans homologues sont les franges autour d'un objet qui ne sont pas cachés par lui sur une des deux vues. Ce sont aussi les pourtours verticaux à droite et à gauche qui ne sont vus que par une seule image.
 
La parallaxe totale est constituée du décalage horizontal provenant:
- de l'écart stéréoscopique à la prise de vue
- du système de restitution, notamment sa convergence.
Si la parallaxe devenait supérieure à la distance interoculaire, il faudrait que l'observateur fasse diverger ses yeux ce qui est quasi impossible. Le regard de l'observateur est nécessairement convergent. C'est le principe de la vision croisée où la convergence est forcée. Chaque fois que la parallaxe est supérieure à sa distance interoculaire, la vision 3D est perdue par l'observateur.
 D'autre part, il faut éviter les parallaxes verticales extrêmement nuisibles à la restitution stéréoscopique.
 
 
RÈGLE DE PARALLAXE
La parallaxe ne doit pas être supérieure à la distance interoculaire de l'observateur.
 
Pour certaines techniques de restitution cela ne pose guère de problème, comme la vision croisée. Pour d'autres, et en particulier les projections, cette règle est si simple qu'elle est ordinairement mal appliquée. La coutume préconise 63 ou 65mm comme étant la distance interoculaire de référence et elle est habituellement appliquée sans se poser de questions.
L'ennui, c'est qu'il s'agit d'une valeur moyenne de la population adulte. Comment ignorer un écart type est de 3,6 mm? Cela revient donc à exclure d'une vision stéréoscopique comfortable a priori 50% de la population, plus ceux qui ne sont pas comptés dans la moyenne des adultes, c'est à dire les enfants. Les appareils binoculaires où la distance interoculaire est réglable vont de 56 à 75 mm pour les adultes et descendent à 50 mm pour les enfants de plus de 10 ans.
 
Ainsi, 56 mm adultes, et 50 mm enfants sont les valeurs de parallaxe qui devraient être retenues pour la règle de parallaxe et indiquées dans tout tutorial de vision stéréoscopique.
 
DIFFICULTÉ DE LA VISION STÉRÉOSCOPIQUE
La première démarche est d'expliquer à l'observateur ou au spectateur le principe de fonctionnement de la restitution. Il doit savoir que pour certaines raisons la vision stéréoscopique n'est pas possible pour toutes les personnes ou qu'elle peut s'avérer difficile. En cas de difficultés la personne doit en parler.
La vision stéréoscopique est un exercice mental et physique. Comme tout exercice, il nécessite un apprentissage, procure de la fatigue. Avec l'habitude et l'entraînement l'opérateur améliore ses performances et ne ressent plus de fatigue.
 

 

AVERTIR
Prévenir de la difficulté et de la fatigue produite par la vision stéréoscopique.
 
La projection doit permettre dans ses débuts d'habituer progressivement les non-initiés à un apprentissage de la vision 3D.
L'adaptation oculaire aux effets 3D et la perception stéréoscopique prennent un peu de temps, de quelques centièmes à plusieurs dixièmes de secondes. Il faut en tenir compte surtout en cinématographie.
 
RÉUSSITE?
Ainsi, la réussite d'un bon visionnage résulte non seulement d'images stéréoscopiques bien construites et naturelles mais aussi d'un système de visionnage performant.
Indiscutablement cela nécessite un approfondissement technique qui n'est pas prodigué sur cette page.

 

Une image isolée peut être d'un effet 3D époustouflant, mais le bon rendu de la grande majorité des images tiennent leur beauté d'un rendu sans exagération facile à visionner.
Il est très fructueux de connaître les principes de restitution notamment pour les projections en grands formats.